Allée de Funès, salle Ventura, place Gabin… Ces acteurs que Paris a immortalisés
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 11/04/2023
Sommaire
Quel est le point commun entre Jean-Paul Belmondo, Coluche et Louis de Funès ? S'ils ont tous marqué l'histoire du cinéma français, on retrouve aussi leur nom dans une rue ou sur une place de la capitale. Partons sur les traces de ces comédiens célèbres qui ont laissé leur empreinte dans Paris. Premier épisode de notre série !
Rues, allées,
places ou salles de sport… de nombreux lieux rendent hommage à des artistes : photographes, peintres, réalisateurs ou acteurs. Le Conseil de Paris prend la décision de dénomination. Idéalement, le lieu, baptisé ou rebaptisé, a un rapport concret
avec la personnalité proposée, son parcours et sa biographie. Ainsi, le pont de Bir-Hakeim est indissociable de l'une des plus belles cascades de Jean-Paul Belmondo tandis que Jean Gabin a vécu non loin de la place qui porte désormais son nom. Parfois, c’est une anecdote, un
rôle ou un film qui lie de près ou de loin ces comédiens à Paris. Balade en odonymie.
Une promenade pour Jean-Paul Belmondo
Jean-Paul Belmondo
naît le 9 avril 1933 à Neuilly-sur-Seine. Fils du sculpteur Paul Belmondo, il
vit ses jeunes années à la Villa Saint-Jacques (14e). En 1938, la famille emménage rue
Victor Considérant, dans le même arrondissement, non loin de l’atelier de son
père, installé sur l’avenue Denfert-Rochereau.
Paris est aussi la
ville de ses études : École Alsacienne, d’où il est renvoyé, École Pascal,
lycées Louis-le-Grand, Henri-IV et Montaigne… Puis vient le temps du Conservatoire national supérieur d’art dramatique (9e),
dont il sort porté en triomphe par ses camarades, et de ses loisirs. Il
s'est longtemps entraîné à la boxe à l’Avia Club de la rue René-Boulanger (10e).
Parmi ses
75 films tournés en soixante ans de carrière,
nombreux sont ceux dont l’action se déroule à Paris : du début de sa carrière
cinématographique dans À bout de souffle,
où son personnage Michel Poiccard arpente le quai Saint-Michel, l’avenue des
Champs-Élysées, la rue de Rivoli, et dont la dernière séquence, celle de la
mort du voyou le long de la rue
Campagne Première (14e) laissera une trace indélébile sur les spectateurs, à l’un de ses derniers tournages dans Peut-être de Cédric Klapisch, où il
campe Ako qui, en 2070 dans un Paris futuriste ensablé, tente de convaincre son
propre père de le concevoir, Paris est omniprésente.
Mais c’est en 1975 que sort au cinéma l’un des plus gros
cartons de la carrière de « Bébel » : Peur sur la Ville d’Henri Verneuil. Il y joue le rôle d’un commissaire de police
parisien traquant un tueur en série terrorisant la capitale. Belmondo réalise
lui-même ses cascades, avec une course-poursuite sur les toits de Paris et
surtout dans le métro avec une scène iconique sur le pont de Bir-Hakeim (15e,
16e) accroché sur le toit du train.
Ainsi pour honorer la mémoire de cet immense acteur, le Conseil de Paris
a décidé de dénommer « promenade Jean-Paul Belmondo » le terre-plein
central situé sous le viaduc du métro aérien.
Une plaque bientôt inaugurée pour Jean-Claude Brialy
« Ici
vécut Jean-Claude Brialy 1933-2007 comédien, auteur, directeur de théâtre
« Faire acte de mémoire, c’est faire acte de vie » » : c’est en 2021 que le Conseil de Paris décide de rendre hommage à Jean-Claude Brialy en apposant une plaque commémorative sur la façade du 25 quai de Bourbon (Paris centre) dans l'immeuble où résida aussi Léon Blum.
« Faire acte de mémoire, c’est faire acte de vie » » : c’est en 2021 que le Conseil de Paris décide de rendre hommage à Jean-Claude Brialy en apposant une plaque commémorative sur la façade du 25 quai de Bourbon (Paris centre) dans l'immeuble où résida aussi Léon Blum.
Enterré au cimetière de
Montmartre, l’acteur issu de la Nouvelle Vague a joué dans plus de 200 films au
cours de sa carrière commencée en 1956 et a
côtoyé de grands réalisateurs tels que Louis Malle, Claude Chabrol, François
Truffaut ou Éric Rohmer. Vedette ou second rôle, il a été nommé en 1977 pour le César du meilleur acteur dans un second rôle pour Le juge et l’assassin et l'a remporté avec Les innocents en 1988.
En 1954, jeune homme, il débarque à Paris sans le
sou et loue une chambre de bonne. Le succès aidant, il s’installe sur l’île
Saint-Louis. Même s’il vit une bonne partie de l’année
dans son château de Monthyon en Seine-et-Marne, ses activités professionnelles
demeurent à Paris : en 1977, il prend les
rênes du théâtre Hébertot (17e) puis en 1986 du théâtre
des Bouffes-Parisiens (2e).
Connu également pour être un
prince de la nuit, Brialy était une figure élégante et incontournable des soirées parisiennes.
Ce n’est pas un hasard s’il a acheté, dès 1966, un ancien bistrot de l’île
Saint-Louis, qu'il fait transformer en restaurant sous l'enseigne L'Orangerie.
Ce lieu de vie nocturne a vu défiler un grand nombre de ses amis, artistes
français et étrangers.
Une place pour Coluche
En 2002, la Ville a décidé d’attribuer le nom de Coluche à la place qui délimite les 13e et 14e arrondissements, à l'angle des rues de l'Amiral-Mouchez, Boussingault, Tolbiac, d'Alésia, de la Glacière, de
la Santé et de l'avenue Reille. Pourquoi ce lieu ? Parce que Coluche avait élu domicile dans le
quartier de Montsouris, en 1978, très exactement 11, rue Gazan, et l’humoriste était par ailleurs un habitué du café L'Ariel, situé sur la place.
Pour la Ville, il était important de rendre hommage à Michel
Colucci, dit « Coluche ». Non seulement pour ses talents de comédien –
en dehors de ses sketchs inoubliables, il a fait ses preuves en tant qu’acteur
dans des films comme Tchao Pantin,
pour lequel il a reçu le César du meilleur acteur en 1984, mais aussi pour ses
actions en faveur des plus démunis avec la création des Restos du Cœur.
Michel Colucci est né dans le 14e en 1944. Avant
de connaître le succès, il travaille comme fleuriste, d’abord sur l’île de
la Cité puis dans la boutique de sa mère rue d’Aligre. À la fin des années 1960, il décide de se lancer dans la musique et joue aux terrasses des cafés
des quartiers de la Contrescarpe et de Saint-Michel puis dans des cabarets
où il fait la connaissance de Romain Bouteille avec lequel il ouvre le café-théâtre
le Café de la Gare (14e) en 1969. Plus tard, avec ses one man shows,
il arpente de nombreuses salles de spectacles, du théâtre de La Bruyère à
l’Olympia. Après son
décès tragique dans un accident de moto en 1986 dans le sud de la France, il
est enterré au cimetière de Montrouge (14e).
Une allée pour Louis de Funès
Dévoilée à l’occasion du 40e anniversaire de sa disparition, le 27 janvier 2023, la plaque en hommage à Louis de Funès a été posée dans la cour de l’immeuble où il vécut de 1954 à 1962, au 42 rue de Maubeuge (9e). Le comédien a toujours entretenu un lien fort avec le 9e arrondissement de Paris, qu'il a connu adolescent, puisqu'il a été élève du lycée Condorcet vers 1930. Il vivait alors avec sa famille au 13, rue Condorcet. C’est aussi dans le 9e qu’il fait ses débuts, d’abord comme pianiste puis comme acteur de théâtre. Il épouse le 20 avril 1943 à la mairie du 9e Jeanne Barthélémy dont la famille habite aussi l’arrondissement au 14, rue de Maubeuge.
Il y a dix ans, en 2013, le Conseil de
Paris a voté l’attribution du nom d’allée Louis de Funès à une nouvelle allée ouverte dans la Zac Beaujon (8e), à proximité du 45, rue de Monceau, une autre des adresses
parisiennes du héros du Corniaud, de L’Aile ou la cuisse, ou du Gendarme de Saint-Tropez. On sait qu’il vécut aussi aux 14, rue de Miromesnil (8e) 54, rue de Rome (8e) et 24, quai de
Béthune (Paris Centre).
Au-delà de
ces deux hommages rendus par la Ville, certaines rues de la capitale sont
également marquées par l’empreinte de cet acteur iconique du cinéma français récompensé
par un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 1980 : la rue des
Rosiers lors de la scène de danse des Aventures de Rabbi Jacob et le 45, rue
Poliveau, où son personnage Jambier tient une épicerie dans La Traversée de Paris.
Une salle de sport pour Lino Ventura
Après avoir dénommé la place située à l’angle de la rue des
Martyrs et de l’avenue Trudaine (9e) place Lino Ventura dès 1999, le
Conseil de Paris a attribué le nom du comédien à une salle de sport en 2017. Il
s’agit plus précisément de la salle de lutte située 27, rue Bréguet (11e) au sein de l’Espace
Bréguet. Les clubs de Paris Lutte Olympique, Paris Lutte et la Wrestling
Academy y pratiquent leurs disciplines. Si cet hommage a été rendu à Lino Ventura
(1919-1987) c’est qu’avant d’être acteur,
il a été un lutteur de renom sous les couleurs parisiennes de l’AC Bourse. Après que sa carrière sportive a été stoppée par une grave blessure, il arrive au cinéma par hasard grâce à son rôle de chef de gang dans Touchez
pas au Grisbi aux côtés de Jean Gabin en 1954.
Né en Italie en 1919, Lino Ventura arrive en
France très jeune, et à l’âge de 9 ans il s’installe avec sa mère au 57, rue Papillon (9e). Ses copains du square Montholon lui font
découvrir la lutte. Il s’entraîne d’abord à la salle du club athlétique des
Gobelins puis dans celle de la porte d’Italie. Enrôlé
dans l’armée italienne au début de la Seconde Guerre mondiale, il déserte au moment de l'effondrement du régime
fasciste et retourne à Paris rejoindre Odette, qu'il épouse en 1942. Après la guerre, il entame une carrière de catcheur plus rémunératrice que la lutte et participe à des combats à la salle Wagram et
au Cirque d’Hiver sous le nom de « la Fusée italienne ».
Au cinéma, on trouve parmi ses rôles les plus marquants celui du truand dans Les Tontons flingueurs, tourné en grande partie à Paris, dans les 14e et 20e arrondissements, de l’espion français dans Les
Barbouzes ou du commissaire dans Le Clan des Siciliens. Son
imposante carrure et son physique de gros dur ne l’ont pas empêché d’interpréter
une large palette de personnages : dans La Gifle, en 1974 aux côtés d’Isabelle
Adjani, il est Jean Douélan, professeur d’Histoire au Lycée Henri-IV. Également reconnu pour son engagement auprès
des enfants atteints d’un handicap mental, Lino Ventura a fondé en 1966 l’association
Perce-Neige.
Une place pour Jean Gabin
Près de trente ans après sa mort,
en 2006, une place discrète à l'angle de la rue Custine et de la
rue Lambert (18e), a pris le nom de Jean Gabin. Le comédien était né non loin
de là, sur le versant opposé de la Butte Montmartre, au 23, boulevard Marguerite de Rochechouart (9e), le 17 mai 1904. Jean
Gabin Alexis Moncorgé, dit Jean Gabin, est issu d’une famille d’artistes. Son
père est comédien d’opérette et sa mère chanteuse de café-concert. Dès 1926, il
suit leurs traces en devenant à son tour artiste de music-hall. Son tour de
chant l’entraîne avec succès pendant deux ans dans toute la France.
En 1928, de
retour à Paris, il entre au Moulin Rouge, où il devient le partenaire de
Mistinguett. À cette même période, Gabin entame une carrière prolifique au
cinéma. Il tourne avec les plus grands réalisateurs de l'époque (Julien
Duvivier, Marcel Carné, Jean Renoir…). Un parcours artistique interrompu par la
Seconde Guerre mondiale, où l'acteur s'engage dans les Forces
françaises combattantes du général de Gaulle. En 1954, Touchez pas au grisbi, réalisé par Jacques Becker, relance sa
carrière cinématographique. Grâce au rôle qu’il tient dans La traversée de Paris de Claude Autant-Lara (1956), il a rendu
célèbre le 45, rue Poliveau (5e), l’adresse d’où son personnage
doit transporter des valises contenant un cochon découpé jusqu’à la
rue Lepic (18e). Un périple aux côtés de Bourvil qui les fait passer par la ménagerie du Jardin des Plantes, le quai Saint-Bernard, le pont de
Sully, la rue de Turenne, la rue Montmartre et la rue
Saint-Georges.
Cette balade dans les pas des acteurs qui ont leur rue à Paris nous a donné envie de poursuivre nos déambulations. À suivre dans notre prochain épisode : les actrices.
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