Balade médiévale à travers les trésors de la rive gauche
Actualité
Mise à jour le 11/05/2022
Sommaire
De la Sainte-Chapelle au musée de Cluny, qui rouvre ses portes le 12 mai, la rive gauche et les îles de la Seine comportent de nombreux sillages du Paris moyenâgeux. Une balade médiévale sur les traces de ce passé fascinant, ça vous tente ?
Rappelons-le, le Paris moyenâgeux, bien plus
étroit qu’aujourd’hui, se délimite par les remparts de
Philippe-Auguste. Si la population vit à ce moment-là sur la rive droite de
la Seine, c’est sur la berge opposée que les universités se sont implantées. La
rive gauche devient alors un lieu d'apprentissage, religieux comme scolaire dont les traces sont encore bien présentes…
La Sainte-Chapelle et son horloge
Avant de retrouver l’ambiance estudiantine du futur Quartier
latin, il faut traverser l’île de la Cité, où se concentrent tous les pouvoirs.
Au centre même de l’archipel, à la station de métro « Cité », il
suffit de lever la tête pour découvrir les témoins du Moyen Âge. Difficile de manquer la sainte-chapelle, dont le marbre blanc s’oppose à la noirceur de sa
flèche.
Reclus au milieu du palais de justice de Paris, l'édifice est construit par
Saint-Louis en 1240. Il est bâti dans l’objectif de protéger les joyaux de l’Église,
comme la Couronne d’épines du Christ, et préserve en son sein un autre
trésor : 1113 vitraux, qui représentent des scènes de l’histoire
religieuse.
Autre détail : au bout du boulevard du Palais, vous
pouvez apercevoir la plus vieille horloge de Paris. Ce joyau, conçu en 1370 par l'horloger lorrain Henri de Vic, est la
première horloge publique de la capitale.
La cathédrale Notre-Dame et le kilomètre zéro
Toujours sur l’île de la Cité, il suffit de longer la Seine
pour se retrouver face à face avec Notre-Dame-de-Paris. Positionnez-vous au centre de la place, juste à côté de la rose des vents, située au sol. Cette plaque de bronze indique le kilomètre zéro, qui est le point de départ de kilométrage des principales routes de France quittant la capitale.
Du parvis, le célèbre bâtiment impressionne par sa hauteur : il s'élève à 69 mètres. La construction débute en 1163, et c'est le pape Alexandre III qui pose la première pierre. Ce chantier titanesque s'étale sur deux cents années, durant lesquelles l'édifice est agrandi. Notre-Dame devient alors un lieu de passage et de recueil pour les étrangers qui veulent se rendre à la capitale.
Cette grande
dame de pierre a traversé les âges, non sans égratignure. À la Révolution
française, elle est menacée de destruction, mais est finalement sauvée de
justesse par sa nouvelle popularité, rendue possible par le roman de Victor
Hugo. Aujourd’hui en travaux, à la suite de l’incendie d’avril 2019, il est possible
de la visiter virtuellement ou de découvrir sa crypte située juste en dessous de vos pieds.
La petite église Saint-Julien-le-Pauvre
Empruntez le Petit-Pont-Cardinal-Lustiger pour franchir les
frontières du Quartier latin, appelé ainsi car il fut le bassin des premières
universités parisiennes, où l’on enseignait en latin. Vous voici arrivé au square René-Viviani, petit carré de
verdure qui longe le quai de Montebello.
En traversant le square, prenez le temps de contempler le plus vieil arbre de Paris, planté à cet emplacement en 1601. De ces 15 mètres de haut, ce Robinier, du nom du botaniste du roi Jean Robin, contemple le Quartier latin du haut de ses quatre siècles.
Le square jouxte la petite église Saint-Julien-le-Pauvre, qui date du XIIe siècle. Entre ses murs, les universitaires y tenaient leur assemblée
et y élisaient leurs représentants. En 1524, l'église est saccagée et laissée dans un tel état de dégradation qu'une partie des bâtiments du XIIe sont rasés.
Saint-Julien l'Hospitalier immortalisé dans la pierre
Avant de rejoindre l’église Saint-Séverin, rendez-vous au 42, rue Galande. Levez les yeux, admirez
la façade… Remarquez-vous quelque chose de particulier ? En dessous de la
fenêtre, une petite sculpture est taillée dans la pierre. Ce bas-relief, daté
du XIVe siècle, représente un moment de la vie de Saint-Julien l’Hospitalier.
Il est aujourd’hui considéré comme la plus vieille enseigne de la ville. Poursuivez dans la rue et admirez les maisons biscornues aux poutres apparentes.
La plus vieille cloche à Saint-Séverin
Direction l’église de
Saint-Séverin. Pour découvrir son intérieur, il faut emprunter les rues
sinueuses du 5e arrondissement et se rendre au 1, rue
des Prêtres-Saint-Séverin. Le clocher carré abrite la plus vieille cloche de
Paris, qui date de la fin du Moyen Âge (XVe siècle). Faisant partie des plus
anciennes églises paroissiales de la rive gauche, l’édifice au style gothique
surplombe la rue Saint-Jacques. À l’intérieur, les vieux vitraux côtoient les
plus modernes.
La Sorbonne, le bassin des universités
Un peu plus haut, en direction de la colline
Saint-Geneviève, la sainte patronne de Paris, la façade majestueuse de la Sorbonne prend place. Construite par
Robert de Sorbon en 1253, elle est l’une des premières universités parisiennes.
À l’origine, le fondateur du collège crée l’établissement dans le but
d’accueillir les étudiants les plus pauvres. Le professeur, lui-même originaire du milieu agricole, fait face aux difficultés financières de ses élèves. À ses débuts, la Sorbonne admet une quinzaine d'élèves boursiers. Des matières comme la théologie,
le droit, la médecine et les arts y sont enseignées.
Cluny, un musée qui raconte le Moyen Âge
En redescendant la rue des Écoles, vous tombez sur le musée
national du Moyen Âge, appelé aussi musée
de Cluny. Il est établi dans l’ancien hôtel particulier qui
hébergeait les abbés de l’ordre de Cluny. Transformé en musée au XIXe siècle,
il abrite une large collection d’objets datant de la période médiévale,
comme la tenture de la Dame à la licorne.
En projet de modernisation depuis
2011, le musée rouvre ses portes le 12 mai prochain. Après avoir profité de ses nouvelles expositions, prenez le temps de vous asseoir dans son jardin médiéval. Ce square a
été pensé à la manière du Moyen Âge, où les plantes étaient regroupées selon
leur utilisation, potagère ou médicinale.
Le collège des Bernardins ou l'apprentissage des moines
Caché en renfoncement de la rue de Poissy, à l’angle du
boulevard Saint-Germain, le collège des
Bernardins a connu huit siècles d’histoire. En 1248, il est bâti dans les
anciens marécages de la Seine. Conçu en parallèle des premières universités, il
accueille des jeunes cisterciens et parfait leur éducation religieuse.
Depuis
sa rénovation en 2008, le bâtiment continue d’accueillir de jeunes moines et
leurs enseignants. Le collège des Bernardins est accessible au public seulement
sur visite guidée, les mardis, jeudis, vendredis et samedis. Il accueille de temps en temps des expositions, comme actuellement celle sur Notre-Dame.
Vidéo Youtube
L'enceinte Philippe Auguste, fortification séculaire
Au 30 bis, rue de Jussieu, le bureau de poste dissimule une arche de l'enceinte Philippe Auguste, construite dans les années 1200. La voûte de pierre, nommée aussi l'arche de la Bièvre, laissait la rivière entrer dans Paris. La Bièvre s'écoulait dans la ville et alimentait les citoyens en eau.
Et si cette balade dans le temps vous a plu, un autre parcours vous attend pour découvrir les mystères de la rive droite !
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