Qui est Fulgence Bienvenüe, le « père » du métro parisien ?

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Mise à jour le 12/05/2023

Montparnasse est le quartier breton par excellence. Beaucoup y ont immigré à la fin du XIXe siècle, à l'image de Fulgence Bienvenüe, dont le patronyme orne la station de métro du même nom. Remontons le temps et découvrons les traces que ce Breton emblématique a laissées dans Paris.
Véritable visionnaire, Fulgence Bienvenüe est à l'origine de la création du métro parisien. Surnommé, le « Père métro », il pensait qu’« aucune œuvre ne fut plus indispensable et d’intérêt plus général que le métropolitain ». Il y consacra toute sa carrière. Ce réseau où transitent chaque jour plus de quatre millions d'usagers doit tout à la ténacité et au génie d'un seul homme !

Un Breton à Paris

Fulgence Bienvenüe voit le jour le 27 janvier 1852 à Uzel, près de Saint-Brieuc, en Bretagne. Issu d'une famille de notables, il est le dernier d'une fratrie de treize enfants. Son prénom vient du latin « fulgentius », qui signifie « brillant » et sied à merveille à cet esprit passionné et travailleur. Notaire très cultivé, son père lui transmet son goût pour l'histoire, l'archéologie et la littérature. Passionné de lettres, le jeune Fulgence embrasse pourtant une carrière scientifique. Après avoir obtenu son baccalauréat à quinze ans, il rejoint en 1870 l'École Polytechnique et devient ingénieur des Ponts et Chaussées.
Il effectue sa première mission à Alençon, où il supervise les lignes de chemin de fer de la région. Le 25 février 1881, alors qu’il s’assure de la sécurité des ouvriers lors d'une « visite d'expropriation » assez mouvementée, il est victime d'un accident. Il est amputé de son bras gauche à 29 ans. Il disait avec humour avoir été « exproprié de son bras ». Le 2 mars 1881, il est fait chevalier de la Légion d'honneur pour son travail et son investissement.
Il continue sa carrière d'ingénieur dans les chemins de fer et s'engage pour la ville de Paris, à partir de 1884.

Le métro parisien, l'œuvre d'une vie

Il met son talent au service des Parisiens et de la modernisation de la ville. Il fait d’abord construire la ligne de train Paris-Strasbourg et contrôle les chemins de fer du Nord. Il poursuit les travaux d’aménagement de la capitale lancés sous Haussmann en équipant en égouts les quartiers populaires et fait percer l'avenue de la République jusqu'au boulevard Ménilmontant. Il s'intéresse également aux problèmes de transports dans les quartiers hauts de la ville. C'est ainsi qu'il conçoit le tramway funiculaire de Belleville, inauguré en 1890. Mais ce n'est que dix ans plus tard qu'il commence à travailler sur ce qui sera son chef-d'œuvre : le métro parisien !
En 1895, il réalise avec Edmond Huet l’avant-projet d’un réseau de chemin de fer métropolitain souterrain pour la ville de Paris, à voie étroite et à traction électrique, en s'inspirant des études de Jean-Baptiste Berlier. Il souhaite surtout améliorer les transports publics en vue de l'Exposition universelle et des Jeux olympiques qui se tiennent dans la capitale à l'été 1900. Définitivement adopté en 1898, le projet est désigné « d’intérêt public » et les travaux sont lancés le 4 octobre 1898. Il faudra deux ans pour construire la première ligne du métro qui relie la porte de Vincennes à la Porte-Maillot. Le métro est plébiscité par les Parisiens et Bienvenüe en supervise la construction jusqu’à sa retraite, qu'il prend à 80 ans, après avoir aidé à la construction de douze lignes et 115 kilomètres de réseau.

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Il s’éteint le 3 août 1936 et repose désormais au cimetière du Père-Lachaise dans une petite tombe discrète, à son image. Cet homme humble renonce pour ses obsèques aux honneurs militaires auxquels lui donnait droit sa dignité de grand-croix de la Légion d’honneur. Comme il aimait le souligner : « Je suis un ingénieur, pas un artiste, je ne recherche ni la lumière, ni la gloire ! ».
L’enfant du petit bourg d’Uzel en Bretagne n'imaginait pas laisser une telle empreinte dans la capitale… En 1933, le Conseil municipal de Paris décide, à l'occasion de la construction de la « ligne 14 » entre porte de Vanves et Invalides (pas celle qu'on connaît aujourd'hui, donc), de renommer la station « Maine » en « Montparnasse Bienvenüe » afin de lui rendre hommage. En 1987, un timbre a été édité en sa mémoire, considérant qu’il a révolutionné le quotidien des Parisiens, en digne héritier du Baron Haussmann.
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