Bienvenue dans le monde merveilleux des contraires
Actualité
Mise à jour le 20/02/2020
Sommaire
Insolite et originale, les enfants de 2 à 7 ans sont invités à découvrir « Contraires », l'exposition de la Cité des sciences jusqu'au 2 janvier 2022. Tous leurs sens seront aux aguets pour expérimenter le monde des opposés et des contrastes, dans une déambulation sensorielle, poétique et joyeuse.
Un parcours joyeux et poétique
Dès les premiers pas, le ton est donné et, happé par ce décor farfelu et acidulé, on retombe sans mal en enfance. Le parcours de l'exposition s'articule autour d'un village composé de cinq espaces qui reflètent l'environnement quotidien des enfants. Il y a la maison décolorée, l'école étrange, le parc dans le ciel, la rue des mini-géants et le bazar organisé. Ce village insolite et poétique est un formidable terrain de jeux et de découvertes pour les enfants. Comme le souligne Nil Didier, «Jouer avec la perception des plus jeunes leur permet de développer leur langage, d'élargir leur idée du monde. Ils constatent qu'il est possible d'introduire dans l'intervalle des sensations et des émotions une grande palette de nuances et de variations, qui ne relève pas d'une logique binaire».
On débute notre déambulation par l'école étrange… À première vue, tout semble normal mais en réalité tout ne tourne pas rond dans cette salle de classe ! Chaises qui défient l'équilibre, dessins qui s'échappent de leur feuille… la pièce fourmille de détails qui clochent, d'objets farceurs. Les enfants devront mener l'enquête en retrouvant les 7 bizarreries qui se sont glissées dans le décor et qui démontrent les contrastes entre équilibre/déséquilibre, dur/mou et droit/tordu. Plus loin, la bibliothèque des nuances invite parents et enfants à s'installer confortablement et à feuilleter cinq livres nuanciers. Page après page, l'enfant passe graduellement d'une notion à son contraire et découvre toute une palette de nuances. Soudain, un petit personnage animé vient perturber gentiment la lecture! Il joue avec le décor, saute dans de la pâte à modeler. Cette vidéo mapping met en opposition le contraire dehors/dedans. Enfin, le bureau de la maîtresse se prête aussi au jeu sous forme de table tactile multimédia. À vous de choisir un mot et de trouver son contraire!
On continue notre visite vers le bazar organisé qui s’intéresse aux principes dérangé/rangé et de pareil/différent. Le public pénètre dans le décor d'une épicerie où les enfants devront regrouper des objets en bois selon des propriétés communes et chercher ce qui les rassemble ou ce qui les distingue. Cette expérimentation permet de comprendre qu'un objet peut appartenir à différentes catégories. Une balance est aussi mise à disposition des petit·e·s marchand·e·s pour tester les poids des choses, ne vous fiez pas à leur taille ou leur forme…! Pour étendre cette réflexion aux individus, un film d'animation est projeté en continu. Il questionne les mécanismes de catégorisation des personnes et des situations de malaise qu'elles peuvent engendrer. On y verra l'ogre Fringale chercher à trier sa récolte d'enfants pour la cuisiner, mais il s'apercevra que cela n'est pas si simple…
Direction le parc dans le ciel, qui incite à la contemplation et au rêve. De gros poufs semblables à des feuillages vous invitent à vous allonger et à lever vos yeux au ciel car ici haut et bas sont inversés! Ce basculement des perspectives permet de traiter la notion haut/bas, et envers/endroit. De quoi nous faire perdre nos repères! Le ciel et la cime des arbres se déploient au sol tandis que le bac à sable, les jeux d'enfants et la mare aux canards se trouvent au-dessus de nos têtes. Ici point de manipulation ou d'expérimentation, on laisse place à l'observation. La mare est une surface de projection et prend vie. La sensation d'immersion est renforcée grâce une bande sonore qui reproduit les bruits de la nature.
Place maintenant à l'intérieur douillet de la maison décolorée. Elle nous invite à déceler les contrastes relatifs à la lumière et aux couleurs. Le mobilier, les murs et fenêtres, tout est prétexte à exploration pour tester les contrastes chromatiques. Installés autour d'une grande table, quelques enfants colorient sagement de petites silhouettes. Étonné par un tel calme, Nil Didier me confie que le dispositif «portraits animés» semble déjà être plébiscité par les enfants. Ils doivent colorier des dessins en noir et blanc qui s'affichent dans des cadres après avoir été numérisés. Le personnage en couleur s'anime ainsi sous leurs yeux et prend vie. Lorsque la pluie arrive, les couleurs disparaissent et tout est à refaire pour le plus grand plaisir des enfants! Autre notion abordée, celle de visible/invisible que vous pouvez tester dans la chambre d'invisibilité. Enfilez votre blouse, pénétrez dans la chambre transformée en forêt foisonnante, et fondez-vous dans le décor!
Dernière étape de notre promenade à travers ce joyeux village, la rue des mini-géants! Tour à tour liliputiens ou géants, cette rue pas comme les autres jouent avec les grandeurs physiques et les rapports de tailles. Certains éléments du mobilier urbain sont surdimensionnés, d'autres rapetissés, changeant sans cesse notre perception des dimensions. Les enfants surplombent une ville miniature, et jouent à escalader des maisons. Plus loin, ils paraissent minuscules au pied d'un pissenlit immense. et peuvent se faufiler dans un trou de souris. Toutes les nuances de mesures relatives à la taille, au poids, à la vitesse ou au volume sont ici représentées, notamment avec une balade sonore en taxi à la découverte des variations de sons et une installation interactive qui permet aux petits visiteurs de comparer sa taille avec celle d'animaux plus grands ou plus petits que lui.
Qu'il s'opposent ou s'attirent, les contraires éveillent la curiosité des enfants et font de cette amusante déambulation une vraie démarche pédagogique.
Pédagogique et accessible
L'exposition « Contraires » s'inscrit dans la ligne éditoriale Petits curieux/La science élémentaire qui regroupe une programmation d'expositions destinées aux enfants. Après « Cabanes » où l'on proposait aux enfants d'explorer une vingtaine de cabanes originales créées pour l’occasion par des artistes et des artisans, «Contraires» continue son approche en valorisant la curiosité des enfants pour le monde qui les entoure en leur proposant diverses expériences actives et participatives. Et le pari semble à nouveau réussi pour cette exposition. Les enfants et leurs parents s'en donnent à cœur joie. Courir, grimper, toucher, il n'y a aucune limite à l'exploration et l'exposition devient un immense terrain de jeu.
Exploration, c'est d'ailleurs un mot essentiel lorsque l'on interroge Nil Didier, sur la genèse du projet. Pour elle, elle est indissociable avec la découverte et le développement du langage chez l'enfant. Et travailler sur la thématique des contraires est l'occasion de réfléchir avec eux sur la relativité des perceptions et des mots. Plongé dans un bouillonnement d'expériences sensorielles, l'enfant commence par organiser certaines de ses perceptions autour de mots contraires qui lui permettent aussi de s'approprier le monde qui l'entoure. Cependant sans expérimentation, tout cela reste souvent abstrait pour lui. Et c'est en cela que «Contraires» offre aux enfants l'occasion de saisir les nuances et de mettre des mots sur leurs perceptions. De nombreux spécialistes culturels et scientifiques ont travaillé sur ce projet et notamment sur la scénographie qui participe grandement à la réussite de cette exposition.
Véritable plongée dans un monde farfelu et coloré, la scénographie se veut avant tout humoristique et poétique. Tout a été pensé dans le moindre détail pour faire de cette exposition un espace d'expérimentation qui mobilise le corps, les sens, mais aussi qui stimule les émotions et le langage. L'architecture, le mobilier, les objets… cachent toute une quantité d'activités à découvrir. Comme nous le fait remarquer Nil Didier, même les panneaux explicatifs sont posés au sol, à hauteur d'enfant, pour pousser à la lecture et à la compréhension. Le défi consistait vraiment à créer un univers qui donne envie d’expérimenter, d'observer, de découvrir.
Autre point fort, l'accessibilité. La Cité des sciences et de l'industrie est labellisée Tourisme et handicap et l'accessibilité n'y est pas réservée qu'aux personnes handicapées, elle permet aussi d'améliorer le confort de visite pour tous, qu'il s'agisse des accès aux lieux ou aux contenus. Tout le monde est concerné : les enfants, les grands, les personnes en fauteuils, les gens qui entendent moins bien, ceux qui ne parlent pas la même langue, les personnes qui voient moins bien ou pas du tout, celles qui présentent un handicap mental, les seniors… «Contraires» ne déroge pas à cette politique. Braille, maquettes tactiles, objets en relief ou casques audio explicatifs pour les personnes déficientes visuelles. Sous-titrages audiovisuels et langage des signes pour les sourd·e·s et mal-entendant·e·s. Les panneaux explicatifs sont également écrit en gros caractères pour les personnes qui éprouvent des difficultés de lecture ou qui présentent une dyslexie. Et bien sûr, les allées sont assez spacieuses pour les poussettes et fauteuils roulants.
Une très belle expo joyeuse et poétique qui ravira les petits comme les grands. Visible jusqu'au 2 janvier 2022.
Evènement
Contraires à la Cité des sciences et de l'industrie
30, avenue Corentin-Cariou, 75019 Paris
Du mercredi 19 mai 2021 au dimanche 2 janvier 2022
Cité des sciences et de l'industrie
30, avenue Corentin-Cariou, 75019 Paris
Du mercredi 19 mai 2021 au dimanche 2 janvier 2022
Cité des sciences et de l'industrie
30 avenue Corentin-Cariou 75019 Paris
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