5 raisons d'aller au Musée Yves Saint Laurent Paris

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Mise à jour le 05/10/2021

Martin Vienne - Musée Yves Saint Laurent Paris — Crédit photo : © Martin Vienne

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"J'aimerais que dans cent ans, on étudie mes robes, mes dessins". Voilà ce que déclarait le grand couturier Yves Saint Laurent en 1992. Il ne se doutait pas qu'en 2017 un musée rendrait déjà hommage à son œuvre, au sein même de sa maison de haute couture. Voici 5 (très) bonnes raisons d'aller au Musée Yves Saint Laurent Paris!

1 - Pour découvrir l'atelier reconstitué d'YSL

La fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent a eu la bonne idée de reconstituer aussi fidèlement que possible l'atelier d'Yves Saint Laurent à l'étage. On s'attendrait presque à le voir débarquer, cigarette à la main, et s’asseoir à son bureau - une planche et deux tréteaux. D'ailleurs, ses lunettes sont délicatement posées sur quelques dessins, sa blouse est pliée sur sa chaise, et sous la table une gamelle semble attendre son chien Moujik.

© Musée Yves Saint Laurent Paris

Credit © Musée Yves Saint Laurent Paris

Yves Saint Laurent dans son studio, 1986 © DR

Credit © DR

Cette pièce neutre, contrastant avec le faste des salons, est riche en détails. Objets personnels, croquis, prix, portraits, livres, accessoires, échantillons de tissus et de broderie… C'est ici que les idées fantastiques du couturier prenaient vie dès 1962. Un mur entier est occupé par un miroir dans lequel Yves Saint Laurent scrutait ses mannequins durant les essayages.

2 - Pour écouter les anciens de la maison

Le visiteur peut s'imprégner de la vie au 5 avenue Marceau, et ce grâce à une vingtaine d’interviews des anciens de la maison de haute couture. Couturiers, couturières, acheteurs ou encore assistants se confient devant la caméra de Laurence Benaïm, biographe d'Yves Saint Laurent. C'est au sous-sol, dans une petite salle, que cela se passe: six courts films réalisés à partir de ces précieux témoignages permettent au public de comprendre le fonctionnement de la maison Saint-Laurent, et ainsi de découvrir les différentes étapes d'une collection de haute couture, du croquis à la vente.

3 - Pour admirer le style Saint Laurent

Les modèles les plus emblématiques du style Saint Laurent sont exposés dès la première salle: smoking, saharienne, jumpsuit, trench-coat, dont le style est marqué par l'emprunt aux codes du vestiaire masculin. Tout en préservant leur féminité, Yves Saint Laurent apporte aux femmes assurance, audace et pouvoir. Ces vêtements ont d'ailleurs accompagné l’émancipation des femmes.

Dans cette même salle, la toute première collection de Saint Laurent (celle du printemps-été 1962) est à l'honneur. Accompagnée de documents (croquis, planches de collection, photographies, fiches d’atelier ou magazines), cette présentation permet d’appréhender le processus de création d’un modèle (du croquis à sa confection). La pièce suivante est elle dédiée aux "exotismes". Livrant sa vision rêvée de contrées lointaines, il crée des vêtements colorés aux formes extrêmement variées. Un plaisir pour les yeux.

Enfin, à l'étage, dans un décor particulièrement majestueux, on trouve des tenues inspirées de l’Antiquité, du Moyen-Âge, de la Renaissance, de l’Époque moderne, du XIXe siècle, des années 1910, 1920, 1930 et 1940.

Une cinquantaine de pièces sont présentées sur un total de 5 000 que détient la Fondation. Tous les 6 mois, pour des questions de conservation notamment, le musée alternera entre un parcours rétrospectif et des expositions temporaires thématiques. Ainsi, en octobre 2018, la première d'entre elles sera consacrée à "L’Asie rêvée d’Yves Saint Laurent", et fera dialoguer les modèles du couturier avec des œuvres empruntées à des musées et collectionneurs privés. Le musée a pour ambition de rendre compte de la richesse du patrimoine unique conservé par la Fondation, et de retracer une histoire de la mode à travers les créations d’Yves Saint Laurent.

4 - Pour la relation Pierre Bergé/YSL

Dans la salle vidéo du musée, le film "L'aigle à deux têtes" permet de saisir la relation qui liait Pierre Bergé et Yves Saint Laurent. L'un à la direction, l'autre à la création, leur travail était complémentaire. Chacun faisait le succès de l'entreprise, devenue entre leurs mains un véritable empire.

ierre Bergé dans les travaux du Musée Yves Saint Laurent Paris, 2017 © Luc Castel

Credit © Luc Castel

Le film revient également sur la grande collection d'art privée qu'ils avaient constituée ensemble. Pierre Bergé s'en sépare en 2009, donnant lieu à la "vente du siècle".

5 - Pour le rôle de l'art et du dessin dans la création

Avant d'être un grand couturier, Yves Saint Laurent était un grand dessinateur. Sur les planches des collections, les différents modèles sont esquissés en quelques coups de crayon, de sublimes silhouettes aux grandes jambes enfermées dans des cases les unes à côté des autres. Le trait est vif. Le mouvement et le plissé des différents tissus choisis par le couturier se perçoivent déjà dans le croquis même. Pierre Bergé disait: "Quand il dessine une robe, on sait, rien qu'à voir, le dessin, si c'est du velours ou de la soie".

© Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, Paris

Credit Planche de collection "ENSEMBLES HABILLÉS" Collection haute couture printemps-été 1962 © Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, Paris

Croquis de costume pour Zizi Jeanmaire dans le tableau Le Champagne rosé du spectacle de music-hall Spectacle Zizi Jeanmaire, mis en scène par Roland Petit au Palais de Chaillot, Paris, 1963. © Musée Yves Saint Laurent Paris

Credit © Musée Yves Saint Laurent Paris

Yves Saint Laurent Croquis original du premier smoking Collection haute couture automne-hiver 1966 © Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, Paris

Credit © Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, Paris

Yves Saint Laurent Croquis original d’un jumpsuit Collection haute couture automne-hiver 1969 © Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, Paris

Credit © Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, Paris

Pour aller plus loin, ne manquez pas le documentaire, diffusé sur Arte fin septembre 2017 et réalisé par Loïc Prigent, dans lequel Pierre Bergé ne prend pas de gants (au propre comme au figuré) pour revenir sur une multitude de croquis d'Yves Saint-Laurent. M. Jean-Pierre et Mme Catherine, anciens premiers d’atelier, des collaborateurs, Laurence Benaïm et Olivier Saillard, historien de la mode parcourent également les dessins qu'ils découvrent, pour certains, pour la première fois!

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Si tout part du dessin, tout arrive à l'œuvre d'art. Le vêtement Yves Saint Laurent n'est autre. D'ailleurs, passionné et inspiré de grands artistes, il créa de magnifiques robes reprenant des tableaux de maîtres. tels Piet Mondrian, Pablo Picasso ou encore Vincent Van Gogh. À découvrir dans la dernière salle d'exposition.